L’année 2025 s’annonce mouvementée pour de nombreuses organisations qui cherchent à maintenir un niveau de création de valeur satisfaisant malgré un contexte morose. Plus que jamais il faudra donc être vigilant et suivre les bons indicateurs qui permettent de mettre en oeuvre des plans d’adaptation concrets. Toutefois, mal conçus ou mal utilisés, ces indicateurs peuvent devenir des obstacles plutôt que des leviers de performance. Voici nos conseils pour adopter les bonnes résolutions alors que la première analyse de performance mensuelle se profile.

Ne négligez pas la conception : un design clé pour des choix pertinents

Un bon indicateur ne se limite pas à sa simplicité d’accès ; il doit être aligné sur les objectifs stratégiques et reposer sur des données fiables. La première étape consiste à clarifier pourquoi cet indicateur est nécessaire : sert-il à mesurer une priorité clé ou simplement à satisfaire une exigence administrative ?

Ensuite, identifiez les sources de données et évaluez leur fiabilité. Sans une base solide, l’indicateur perd de sa crédibilité.

Enfin, considérez son impact organisationnel. Chaque indicateur entraîne des coûts, qu’il s’agisse de collecte, de maintenance ou de communication. Méfiez vous de la tentation de tout consigner, trop de structures animent des catalogues d’indicateurs non exploités et non analysés.

Concevoir un dashboard avec le bon nombre de KPI’s clairs

Il faut être pragmatique et n’utiliser que des indicateurs pertinents :

1. Clarifier la stratégie : Formulez vos objectifs de manière précise et mesurable. Par exemple, préférez «Réduire les délais de livraison de 20 % d’ici la fin de l’année » à une formulation vague comme « Améliorer la logistique ». Cette précision facilite l’identification des activités stratégiques.
2. Limiter la complexité : La multiplication des indicateurs peut disperser les efforts. Trois à cinq indicateurs clés suffisent souvent pour piloter une stratégie efficacement. L’approche OKR (Objectives and Key Results) est particulièrement adaptée pour maintenir un focus clair.
3. Des chiffres et des lettres : comme son nom l’indique, un indicateur apporte une indication et non une vérité parfaite. Il faut que les dashboards soient commentés et les indicateurs mis en perspective.

Les pièges à éviter : lorsque l’indicateur devient l’objectif

L’un des dangers majeurs des indicateurs est leur transformation en fins en soi. Ce phénomène, connu sous le nom de « surrogation », survient lorsque l’on confond stratégie et mesure. L’exemple de Wells Fargo est éloquent : l’obsession pour un indicateur de ventes croisées a conduit à des pratiques éthiquement douteuses, portant préjudice à la stratégie à long terme de l’entreprise.

Pour prévenir ces dérives, il est essentiel d’éduquer les équipes sur la différence entre objectifs stratégiques et indicateurs. En outre, l’utilisation de plusieurs indicateurs pour évaluer une même stratégie peut aider à nuancer les résultats et à éviter des comportements opportunistes.

Mobiliser les équipes : un échange dynamique autour de la performance

Les indicateurs, aussi pertinents soient-ils, ne créent de la valeur que s’ils sont compris et adoptés par les équipes. Leur implication dans la conception des mesures favorise l’appropriation et la compréhension des enjeux stratégiques. Ensuite, le risque est d’observer passivement ces indicateurs ou de se limiter à une analyse de la sous performance. Une culture d’entreprise proactive doit être instaurée, incitant à déployer rapidement des plans de remédiation dès qu’une sous-performance est identifiée. Cela permet de transformer les alertes en opportunités d’amélioration continue.

Mais c’est évident, cela prend du temps aux managers et aux équipes de travailler sur ces améliorations et des moyens pour agir. Planifiez des moments dédiés pour animer ces plans d’amélioration, sinon les indicateurs seront contreproductifs et ne génèreront que de la charge mentale . 

Conclusion

En 2025, les dirigeants de PME seront nombreux à chercher de la réactivité et du pragmatisme dans leur pilotage. C’est le bon moment pour insuffler une dynamique collective avec les bons indicateurs de performance.

C’est un vrai challenge : maîtriser les indicateurs de pilotage ne se résume pas à une bonne conception ou à un bon outil de suivi. C’est avant tout une démarche globale à inscrire dans la culture de l’entreprise. Une utilisation idéale de ces outils permet de transformer les données en décisions, et les décisions en résultats concrets.

Finalement, comme dans toute bonne série policière, le bon indic’ vous met sur la voie mais il vous reste un important travail d’équipe pour atteindre les résultats. À vous de jouer pour faire de vos tableaux de bord des points de repère.